Pitch n’ roll

Au début de toute aventure entrepreneuriale, il y a un pitch.

Ninjentrepreneur a l’honneur de connaître celui qui les tous entendus : Ken Malette, le gentlemen dilettante et business angel amateur.

Il est frappant de constater que de nombreux succès ont pour origine une vision totalement non professionnelle, pitoyable ou risible.

Souvent, seule la passion qui se dégage de ces pitcheurs amateurs permet de deviner qu’ils iront loin.

 Nous avons demandé à Ken de chercher dans ses souvenirs un joli pitch d’amateur passionné.

Nous vous invitons ensuite à deviner ce qu’est devenu ce projet.

 Ken Malette se souvient :

 « Des petits gars passionnés, j’en ai vu beaucoup, des entrepreneurs sans compétence particulière aussi, mais je pense que celui qui m’a le plus marqué était Jann.

 On s’était donné rendez-vous sur le campus de Berkley à la fin des années 60, Jann, un blanc-bec d’à peine 20 ans avait un grand projet. On lui avait dit que j’étais un gars cool et sans façons qui investissait de manière assez libérale, si on lui racontait une bonne histoire (et oui, nous autres les gentlemen milliardaires, nous pouvons faire n’importe quoi avec notre argent).

 C’est donc assis sur la pelouse avec bières et joints que nous avons commencé à discuter (il y avait vraiment du laisser aller sur ce campus en ce temps là…).  

 –          Jann :

 Merci d’être venu Ken. Tu vois, je pense qu’on est au début d’une nouvelle ère : le rock n’ roll change, je crois que maintenant c’est devenu sérieux, que cette musique a quelque chose à dire, qu’elle interroge la société. Je veux écrire là dessus !

 Je me définis moi-même comme un journaliste amateur et j’écris déjà dans des revues. Oui, j’ai quitté le collège pour faire des trucs plus cools, comme travailler pour un magazine politique quelques mois… mais ils ont eu des restrictions budgétaires et là je me retrouve sans job. J’ai eu du temps pour mon projet : un magazine sur le rock n’roll.

–          Ken :

Je vois que ca bouge bien dans ce secteur, j’ai vu un magazine appelé Crawdaddy, et un autre qui m’a l’air prometteur, Mojo Navigator R&R news qui fait des interviews de célébrités. En Angleterre aussi ca foisonne, j’ai rencontré un gars qui fait une revue appellée Melody Maker qui m’a l’air bien cool.

 -Jann :

Crawdaddy est trop élitiste à mon avis; Mojo Navigator est un concurrent sérieux et je crois que je peux m’inspirer de Melody maker. Je veux faire un magazine plus populaire et plus commercial que ces gens là ; mais en abordant aussi des sujets de société « sérieux ».

 – Ken :

Tu as déjà une maquette à me montrer ?

 -Jann :

Oui bien sûr tiens regarde ! (il me tend une feuille de chou qui me fait penser à un journal du siècle dernier, mais en regardant plus près, j’eu un choc !)

 – Ken :

Bon sang, mais là en couverture, c’est john Lennon !

Je ne l’avis pas reconnu, il est déguisé en militaire…

 -Jann :

Oui, ça le fait pas vrai ? mais c’est pas facile… Je crois bien que faire un journal est un métier finalement… On essaie depuis un an, mais on a déjà raté quatre dates de publication et une bonne partie des premiers numéros nous est restée sur les bras. Pour commencer j’ai emprunté 7500 $ à la famille et là je me sens un peu gêné… Je pense qu’il me faut juste un peu plus de temps, Ken : aide-moi pour la gloire du rock n’ roll ! »

 Qu’auriez-vous répondu à la place de Ken ?

 Réponse a : Jann, comme tu l’as dit, faire un magazine est un vrai métier, et j’ai l’impression que tes nombreux concurrents sont plus habiles que toi à ce jeu là : tu devrais aller te chercher un vrai boulot.

 Réponse b : Ouhaaaaaa ! Une interview de John Lennon ! L’air est saturé de bonnes vibrations ici à Berkley ! Bien sur que je vais t’aider !

Allez ici pour voir la soluce de Pitch n’ roll

 

 

 

  soluce Jann Wenner et son associé Gleason ont fondé la revue la plus mythique du rock n’ roll : Rolling Stone. Son succès ne s’est jamais démenti, malgré quelques turbulences (naissance du punk puis du hip hop) et cette revue a aussi été une véritable pépinière de talents ; C’est elle qui a lancé Hunter S.Thompson ou encore Tom wolfe.

Son positionnement moins élitiste que ces concurrents lui a permis de fidéliser une base plus large de lecteurs que certains de ses concurrents.

L’histoire de Rolling Stone montre qu’il y aura toujours des places à prendre pour des gens passionnés, et que l’amateurisme n’est qu’une phase de transition et d’apprentissage.

 

 

 

 

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2 commentaires sur “Pitch n’ roll
  1. avatar Thomas FAUVEL dit :

    Travaillant dans l’innovation, ça me rappelle le cas d’entrepreneurs paranos sur la confidentialité de leurs projets…
    Je leur dis toujours que seul celui qui a la « gniak » pour porter un projet aussi fou pourra le mettre sur le marché, les autres ne pourront pas arriver à la cheville de celui dont c’est le « bébé »!
    Donc il ne faut pas se prendre la tête avec la confidentialité, et puis communiquer reste très important en phase de démarrage.

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