Qwerty et compagnie

 Rappel du principe du jeu dont vous êtes le business angel: Ken Malette, le gentleman dilettante, investisseur fantasque a entendu tous les pitchs possibles, il nous fait partager les rencontres les plus intéressantes de sa très très longue carrière. Auriez-vous investi dans le projet présenté ici  ?

 

 

Qwerty et compagnie.

 Nous discutions avec Ken Malette de l’évolution passionnante de nos outils de travail, de la fin du Pc, des écrans tactiles et de la disparition annoncée de la souris, de la barre de scrolling et toutes ces choses auxquelles nous sommes habitués depuis 30 ans.

  « Ces questions d’usages et d’ergonomie sont vieilles comme le monde nous rappela Ken, d’ailleurs je me souviens très bien d’un projet qu’on m’a présenté dans les années 30.

  Auguste, l’homme qui avait demandé à me rencontrer était un distingué professeur de psychologie, il était venu avec son beau frère, William.

 Il voulait me présenter le résultat de ses travaux, financés par la fondation Carnegie. Il y a un potentiel commercial immense à ma découverte, avait-il annoncé. Votre secrétaire sténographe pourra-t-elle participer à notre réunion ? C’est en effet à elle que mon invention s’adresse.

 Irina, ma secrétaire était donc là.

 Auguste attaqua l’entretien en s’adressant directement à elle :

 Auguste : Irina, vous êtes une secrétaire professionnelle, et vous avez une grande habitude des machines à écrire.

Irina : c’est exact monsieur.

 Auguste : Combien de caractères pouvez-vous taper à la minute Irina ?

 Irina : et bien monsieur, je ne sais pas trop… une quarantaine peut-être ?

 Auguste : et combien de temps vous a-t-il fallu pour atteindre une telle dextérité ?

 Irina : Oh, je dirais quelques mois à peine.

 Auguste : vous tapez toute la journée n’est-ce pas ? Cela est-il fatiguant ?

 Irina : non, pas du tout, je suis assise toute la journée, mais c’est vrai qu’en fin de journée, j’ai des douleurs dans la main.

 Auguste : Et si je vous disais que j’ai inventé un clavier qui vous permettra de taper plus vite avec un plus grand confort et moins de fatigue musculaire ?

 Irina : je vous répondrais que vu le temps que j’ai passé apprendre à taper sur mon clavier actuel, je ne suis pas prête à changer !

 Auguste (ne se démontant pas) : Avec mon clavier, vous apprendriez bien plus vite : 18 jours suffiraient !

 Ken Malette : Cela me paraît intéressant, comment arrivez-vous à un tel résultat ?

 Auguste : les claviers qwerty que nous utilisons ont été crées pour que les tiges mécaniques reliées aux lettres ne s’emmêlent pas  quand on tape à la machine. Cette disposition est optimum pour la machine, mais pas pour l’être humain : cette disposition éloigne sur le clavier les lettres les plus utilisées, ce qui ralenti la frappe. Notre clavier rapproche les touches correspondant aux lettres les plus utilisées, ce qui permet un meilleur confort d’utilisation.

 Ken Malette : Comment avez-vous appelé votre invention ?

 Auguste : le clavier Dvorak (c’est mon nom).

 William (avec des dollars dans les yeux) : Notre ambition est de prendre la place des tous ces claviers qwerty, ce qui représente un immense marché mondial !

 Auguste : Bon, il faudra quand même des adaptations pour qu’il fonctionne dans toutes les langues.

 William : Nous avons besoin de votre appui financier pour percer et nous imposer comme le nouveau standard. »

 Qu’auriez-vous répondu à la place de Ken Malette ?

 Réponse a : Tout ce qui améliore le rendement et la santé de ma secrétaire est le bienvenu ! L’intérêt de votre invention est évident, je vais vous aider.

 Réponse b : Hum, une bataille entre deux standards différents n’est pas une chose anodine, et le qwerty est déjà dans la place …

 Réponse c : Je vois un marché très juteux : en plus des claviers, nous pourrions vendre des formations aux secrétaires et dactylos… Vendre du hardware et du service, c’est tout ce que j’aime !

 

Scrollez plus bas pour découvrir la bonne réponse .

 

 

 

Qwerty et compagnie : la soluce

 

La réponse b est la bonne !

 Le clavier Dvorak n’a jamais vraiment percé : des millions de personnes utilisaient déjà le Qwerty et il aurait fallu les reformer, sans compter le coût énorme du changement de tous les claviers.

 Que ce soit pour la vidéo, le son ou l’informatique, la bataille n’est pas toujours gagnée par la solution la meilleure quand il s’agit d’imposer un nouveau standard !

 Le clavier Dvorak sert parfois à illustrer la théorie du « path dependence » : qui dit que des particularités justifiées par l’histoire mais qui ne sont plus optimales, peuvent perdurer indéfiniment car un changement de solution impliquerait un effort trop élevé, même si cet effort était rentabilisable sur le long terme.

 Dvorak finit amer : « I’m tired of trying to do something worthwhile for the human race. They simply don’t want to change » aurait-il déclaré.

 Vous voulez quand même un dvorak ? rendez-vous ici !

Si vous avez aimé ce post , un petit +1 ou retweet fait toujours plaisir.

 

Enjoy !

 

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