Un entrepreneur utopiste

  De tous temps, il y a eu des entrepreneurs engagés ou utopistes, peu ont changé le monde, mais certains ont laissé une empreinte indéniable ; Aujourd’hui l’entrepreneur engagé parle du climat, de responsabilité économique et sociale, ou de développement durable.

   Nous avons trouvé intéressant de demander à Ken Malette, le gentleman milliardaire et investisseur dilettante de se souvenir pour nous d’un bel exemple d’entrepreneur utopiste.

 Pour ceux qui ne connaissent pas encore le jeu dont vous êtes le business angel, voici le principe :

 Ken va se souvenir pour nous d’une rencontre avec un entrepreneur, (ken étant un archétype, il se rie des distances et du temps et peut tout à fait se souvenir d’un entrepreneur qu’il aurait rencontré dans l’antiquité). Les cas sont documentés, et même si le pitch que vous allez lire est une fiction, les faits qui y sont exposés sont toujours réels. Le but du jeu est de deviner ce qu’est devenu le projet. Certains cas sont très célèbres, d’autres totalement obscures, mais tous ont existé, même si ils n’ont parfois pas dépassé le stade de l’idée.

Ken se souvient :

 « C’était au début du 20ème siècle, et j’avais rendez-vous à Boston avec King, au siège de la société qu’il venait de créer, au dessus d’une vieille poissonnerie. Sur la porte, il y avait écrit « Safety Razor Company », curieux je frappais.

 On m’avait prévenu que le bonhomme était fantasque, mais je ne m’attendais pas à pareil phénomène !

 L’homme est agité, ses  yeux et sa moustache fatigués, dès que nous sommes installés, il sort de sa veste un ouvrage qu’il me tend :

 « King : L’avez-vous lu ? 

 Ken (regardant l’ouvrage intitulé « the human Drift ») : non…

 King : J’y expose tout mon projet !

 Ken : fabuleux ! et de quoi s’agit-il ?

King : Voyez-vous, tous les problèmes de notre société viennent de la compétition, mais aussi de la difficulté dé réaliser des économies d’échelles …

 Ken (regardant vers la sortie d’un air anxieux ): Et comment les résolvez-vous ?

 King : C’est simple, je regroupe la population américaine dans une ville unique au pied des chutes du Niagara : les chutes permettent l’alimentation en énergie de cette ville que j’appelle Métropolis.

Une entreprise unique propriété public gérerait les besoins de toute la population …

 Ken (regardant sa montre à gousset) : Absolument fascinant ! Mais ce n’est pas ce que j’avais compris suite à nos premiers échanges : je pensais que vous fabriquiez des lames !

 King (brandissant fièrement un petit ustensile) : Vous voulez dire que vous êtes venu pour ce projet-ci ? Savez-vous ce que c’est ?

 Ken : J’imagine qu’il s’agit d’un rasoir de sécurité …

 King : Hum, vous avez deviné grâce au nom de ma société n’est-ce pas ?

 Ken : Non, j’utilise moi-même des rasoirs de sécurité, le modèle « Pall Mall » 1898 de Wilkinson swords. Comment peut-on passer d’un projet de cité idéale à un projet de rasoir de sécurité ?

 King : Et bien, figurez vous que j’étais en train de me raser avec mon coupe chou et je trouvais qu’il coupait toujours mal alors que je venais de l’aiguiser. Et là… J’ai eu comme une sorte de flash ! Mon rasoir de sécurité venait d’être inventé !

 Ken : Et qu’est ce qu’il a de spécial ?

 King : Plus besoin de l’aiguiser en le passant sur le cuir ! On gagne du temps le matin, car ses lames sont changeables ! une lame ne coupe plus ? hop on la change !

 Ken : Intéressant … et vous en vendez déjà ?

 King : Nous le vendons à 5 $, avec 1$ pour une recharge de 20 lames ; mais je reconnais que ca ne marche pas comme je le voudrais … je n’en ai vendu que 51 …

 Ken : Il vous reste des moyens financiers pour rebondir ?

 King : Ben c’est-à-dire… nous avons déjà une dette de 10 000 $ … »

 Qu’auriez-vous fait à la place de Ken ?

 Choisissez une ou plusieurs réponses et scrollez un peu plus bas pour avoir la solution.

 Réponse a : « Votre projet de rasoirs est intéressant, mais voyez-vous, c’est un projet pour un entrepreneur, et vous vous êtes un utopiste : je ne peux rien pour vous. Comme on dit : « il vaut mieux un projet médiocre avec une bonne équipe qu’un bon projet avec une mauvaise équipe».

 Réponse b : « Votre idée a un énorme potentiel, elle est utile et permet de faire du chiffre de manière récurrente sur la vente de lames, mais je pense que votre idée vient trop tôt : nous n’entrerons dans l’ère du jetable que quand le revenu moyen par ménage aura augmenté de manière significative »

 Réponse c : « Je vais vous aider ! Votre idée a un énorme potentiel, elle est utile et permet de faire du chiffre de manière récurrente sur la vente de lames. Quand nous aurons revu le packaging et le marketing, et que je vous aurais ouvert mon carnet d’adresse, rien ne pourra nous arrêter ! »

 Réponse d : «  les rasoirs c’est bien, mais je crois qu’il faut surtout faire cette ville à Niagara Falls ! »

 Allez vite plus bas pour découvrir la réponse !

 

 

 Réponses :

 

Il s’agissait bien évidemment de King C.Gilette.

 Réponse a : Je sais, il est tentant de porter des jugements définitifs sur les gens, mais ce n’était pas la bonne réponse.

 Réponse b : Nous sommes déjà dans une ère de production de masse et l’avenir a démontré que la consommation de jetables pour certains produits était déjà viable.

 Réponse c : c’était la bonne réponse.

 La réponse d : Tout n’est sans doute pas à jeter dans le projet, mais la notion de ville idéale a sans doute beaucoup évolué.

 King gilette connaîtra finalement le succès avec une commande inespérée de la Townsend et Hunt Company. Le nombre de lames par paquet passera de 20 à 12 . Les ventes s’élevèrent à 250 000 rasoirs et quelques 2 millions de lames en 1905.

 La société Gilette n’est aujourd’hui plus à présenter.

Ce modèle de « rasoirs et lames » est désormais célèbre. Ses déclinaisons modernes sont connues et pratiqué abondamment dans l’économie du 21ème siècle : on parle alors de freemium.

 Quand à Métropolis : Il y a bien sur le filme de Fritz lang (je ne pense pas qu’il ait lu « the human drift »), mais aussi une tentative de communauté modèle de travailleurs appelé Echota près des chutes du Niagara. Les chutes sont exploitées à la fin du 19eme siècle par la Niagara Falls company, mais pour des raisons de limitations technologiques, il n’était pas possible d’utiliser toute l’énergie générée par l’installation.

 C’était trop facile ?

Essayez avec les entrepreneurs peu connus de « la Kebab trilogy « 

Kebab tycoon

Mac Kebab

Des pelles, des pioches et des kebabs

 

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