Le premier stratagème

Le premier stratagème : mener l’empereur en bateau.

Ninjentrepreneur a décidé tout au long de l’année d’adapter chacun des 36 stratagèmes à des situations concrètes pour des entrepreneurs ou créateurs d’entreprise. Comme on est dans l’art de la guerre, il nous faudra un ennemi ; ce rôle sera en général joué par l’entrepreneur lui-même (sur le thème de « on est soi-même son meilleur ennemi). Pour en savoir plus allez ici.

Le premier stratagème appartient à un premier groupe de stratagèmes dit des batailles déjà gagnées.

Il y a énormément de traductions différentes suivant les éditions ou les publications : j’en déduis que la traduction des idéogrammes chinois doit être une science délicate.

J’utilise l’édition traduite et commentée par François Kircher , paru aux éditions du rocher, et je proposerais aussi la version de Wikipedia.

Mon édition intitule le premier stratagème : Mener l’empereur en bateau (le grand jour est une cachette plus sûre que la pénombre)

Pour Wikipedia, il s’appelle  : Traverser la mer sans que le ciel le sache (Ce qui est familier n’attire pas l’attention)

J’ai de la chance, ce premier stratagème m’évoque tout de suite de nombreux cas d’entrepreneurs.

Il s’agit ici assez clairement de situations où l’on ne voit pas ce que l’on a sous le nez (ce qui devrait être évident donc). Wikipedia évoque d’ailleurs la célèbre histoire de la lettre volée d’Edgar Poe pour illustrer ce stratagème.

Nous nous bloquons souvent nous même en ne prenant pas le recul nécessaire pour voir et analyser ce qui va de travers dans notre activité.

Parfois, même en ayant des tableaux de bords complets et en suivant de nombreux indicateurs, nous passons quand même à côté de l’essentiel.

Je recommande vivement la lecture du livre « Le But » de M.Goldratt et J.Cox. Très simple à lire, il met en scène un dirigeant d’usine obligé sous peine de fermeture de se remettre en cause. Il devra pour ça apprendre à voir et mesurer son activité de façon différente.

Le premier pas de ce manager est de se poser la question de savoir quel était au  juste le but que doit poursuivre toute entreprise.

Je ne vous donnerais pas la réponse pour garder du suspens pour ceux qui vont lire ce livre.

Un entrepreneur avec la tête dans le guidon ne peut pas seul et sans méthode voir certains obstacles évidents vers lesquels il fonce pourtant à grande vitesse.

Ninjentrepreneur va vous fournir quatres pistes pour déjouer ce stratagème.

Il existe en effet de nombreuses méthodes pour s’entrainer à voir la réalité avec des yeux nouveaux.

1  Faites vous coacher !

Trouvez un mentor ou un coach de dirigeant, quelqu’un qui vous fera accoucher par un questionnement pertinent de tous les non dits, de tout ce que vous avez mis sous le tapis pour éviter d’y penser. Par ici pour plus d’informations sur cette technique.

On ne ventera jamais assez les bienfaits d’un regard extérieur.

2  Apprenez à poser vos problèmes sur le papier !

Il existe des outils très simples comme le mind maping qui permettent de poser vos problèmes et de chercher des solutions de manière très simple. Vous trouverez de nombreux logiciels de mind maping sur le net. Personnellement, je trouve ce genre d’outil tellement utile que j’ai investi dans une solution payante.

L’image ci-dessous vous montre comment procéder.

Vous pouvez aussi apprendre à dessiner vos problèmes !

L’excellent « Back of the napkin » a été traduit en français : ca donne « convaincre en deux coups de crayon ». Le titre est moins bien, mais le contenu vous apprendra les bases de la pensée visuelle.

Il contient des techniques pour poser et résoudre vos problèmes qui vous forceront à envisager votre situation sous tous les angles, et donc à faire apparaître ce qui est caché mais pourtant sous vos yeux.

3 Jouez en groupe à mettre à plat votre « business model »

Si vous adhérez aux deux premiers conseils, je vous propose de franchir un pas supplémentaire, toujours avec des outils « fun » et efficaces.

Pourquoi ne pas mettre tout votre modèle économique (c’est-à-dire la manière dont vous créez de la valeur) sous une forme favorisant l’échange et la pensée visuelle ?

Je vous garanti pour l’avoir pratiqué régulièrement avec de nombreux projets, que ces méthodes sont redoutables pour faire jaillir l’évidence.

Il existe une méthode et des outils développés, ou plutôt  co-développée par de  nombreux consultants et penseurs qui m’a vraiment impressionnée et qui résiste bien à l’épreuve de la pratique.

Tout cela est détaillé dans « Business model génération », hélas non encore traduit en français …

Seul petit bémol, je pense que pour profiter pleinement de ce dernier outil, il faut une bonne culture générale des modèles économiques, en bref, être un manipulateur de symboles et de concepts chevronné.

4 Vous faire une bonne culture générale en sociologie et psychologie comportementale.

Connaître les mécanismes par lesquels vous allez tout seul, comme un grand vous aveugler peut parfois aider. C’est d’ailleurs le thème d’un de mes précédents articles.

Vous voilà en mesure de déjouer le premier stratagème et d’obtenir de nombreuses victoires contre vous-même !

Boîte à outil :

Pour vous muscler en pensée visuelle :


Pour faire vos cartes heuristiques :

 

Je suis personnellement un gros fan de mindmanager de mindjet, mais je vous recommande d’aller jeter un œil à tous les autres logiciels trouvables parfois gratuitement sur le net pour voir si vous êtes à l’aise avec ce type d’outils. Avec un peu de pratique, c’est fou ce qu’on peut faire avec ce type de logiciels (surtout quand il y a des exportations possibles vers word power point ou d’autres logiciels).

Pour votre culture générale sur les travers de la pensée et des comportements

L’empire de l’erreur : Eléments de sociologie cognitive

Il y a beaucoup plus pointu que cet ouvrage, mais c’est une bonne synthèse de vulgarisation sur les biais cognitifs. Lisez-le et dites moi si vous aussi vous avez été  épatés par l’histoire de la grenouille derrière une porte.

Influence et Manipulation : Comprendre et Maîtriser les mécanismes et les techniques de persuasion

Un classique presque vintage maintenant.

Je vous invite aussi à lire cet article.

 

Thomas

 

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2 commentaires sur “Le premier stratagème
  1. avatar Julie dit :

    Les idées de « mener l’empereur en bateau » ou de « traverser la mer sans que le ciel ne le sache » me font aussi penser à des stratégies de survie pour des salariés qui chercheraient à sortir d’un système hiérarchique dont la domination s’exerce unilatéralement de manière injuste voire perverse. J’en viens à me poser la question : comment un chef d’entreprise, via des méthodes de manipulation, de persuasion ou même de perversion, peut-il devenir bon ? Ne prend-il pas le risque que ses méthodes se retournent contre lui, de se faire manipuler et, à la longue, planter ? En attendant, je suis curieuse de ce qu’on entend par « l’empire de l’erreur »… Pour aller dans le sens de ces articles, on peut rappeler : « Quand on a compris que le malentendu est le lot de la condition humaine il n’y a aucune honte à se tromper, mais seulement à omettre de corriger ses erreurs » (Georges Soros – il me semble).

    • avatar admin dit :

      Je ne pense pas qu’on manage une équipe en la manipulant, je pense que la franchise et l’explication, la chasse au non dit marchent mieux. Par contre je suis convaincu que les gens se mettent tout seul dans les pire pièges, c’est pour celà que la connaissance des biais cognitifs est importante.
      Lis « la soumission librement consentie » tu vas adorer/détester.

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