Utiliser le business model canevas pour le projet de monsieur tout le monde

 Youpi ! Business model generation est enfin traduit en français, aux éditions Pearson.

Pour fêter cela, je vais partager avec vous mes impressions sur l’outil et la méthode présenté dans cet ouvrage : le business model canva.

L’objet de business model generation est de vous aider à innover dans votre modèle économique.

Mais voilà, je suis en mesure de témoigner de l’intérêt formidable du business model canva pour le projet de monsieur tout le monde, même avec un modèle économique éculé et sans imagination.

La preuve avec la laverie automatique.

 Dans la vraie vie, quand je ne blog pas, je suis responsable d’une pépinière d’entreprises généraliste. Généraliste, ca veut dire que nous suivons beaucoup de projets qui ne sont pas innovants; et même beaucoup de projets tels que je les décris dans : « je suis un entrepreneur moyen mais je me soigne ». (si, si, allez vraiment lire cet article, ça vous aidera à comprendre de quoi je parle).

 Nous avons 4 ans pour permettre à une jeune entreprise d’atteindre le stade suivant de son développement, et ce n’est pas du gâteau.

 Comment réalise-t-on ce prodige ?

 Et bien c’est très simple :

6 mois pour faire absolument toutes les erreurs possibles et parfois pire.

6 mois pour tout remettre dans le rail et trouver un modèle économique fonctionnel.

 Une seconde année pour remonter à la force du poignet une trésorerie qui a souvent fondue la première année (forcément, avec toutes ces bêtises qu’on a faites la première année). On en profite pour définir sa stratégie de développement futur.

 Une troisième année pour réunir les moyens nécessaires à atteindre le stade suivant de développement (partenariats, financements, développements …)

 Une quatrième année pour mettre tout ça en œuvre.

 Je vous entends vous interroger d’ici :

 « C’est quoi cette première année où tout semble improvisé et fait à l’envers ? Les entrepreneurs ne sont-ils pas censés avoir étudié leur marché, fait un business plan et tout et tout ? »

 Ou encore :

 « C’est quoi ce timing trop serré, on y arrivera jamais ! »

Cette première année part d’une constatation désolante : les entrepreneurs semblent porter des erreurs qu’ils doivent faire à tout prix, même si une demi-douzaine de conseillers leur ont   en général pointé et signaler les écueils sur lesquels ils sont allé s’emplâtrer. « Je sais bien que je suis en train de faire une bêtise, mais j’ai tellement envie d’essayer pour voir si ca pourrait pas marcher comme ça quand même » semblent dire certains.

La pratique montre que le temps passé à faire une étude de marché ou un business plan n’aide pas vraiment à éviter ces écueils (en partie la faute à des erreurs méthodologiques graves, en partie la faute à des biais cognitifs basiques, en partie parce que l’entrepreneur ne s’est pas vraiment approprié un travail pour lequel il s’est appuyé sur un conseiller).

 La capacité à anticiper les erreurs et à réajuster le tir à temps lors de cette première année rock n’ roll est la clé de la survie de la boîte et de son développement futur.

Si on se plante en beauté à cette étape, le timing que je viens de donner n’est évidemment pas tenable.

Vous noterez aussi que pour un projet innovant, j’aurais donné un timing différent.

Vous noterez aussi que le stade de développement suivant n’a pas besoin d’être la conquête du marché mondial (ca peut être juste intégrer un produit ou service complémentaire de celui avec lequel on a démarré).

 L’accompagnateur de projets n’est pas complètement désarmé, et il y a quelques tactiques et outils qui marchent bien pour sensibiliser un entrepreneur aux embûches qui l’attendent sur le chemin.

 

L’utilisation du mind mapping qui permet de poser un problème simplement fonctionne très bien et les entrepreneurs qui ont pris l’habitude d’utiliser cet outil sont plus lucides et finalement plus réactifs.

Une prescription intensive d’ouvrages d’entrepreneuriat donne aussi de très bons résultats : si le truc est marqué dans un livre, c’est que c’est peut-être vraiment important finalement.

L’entrepreneur se fait une culture générale business et acquiers les bons réflexes.

 Depuis le début de l’année 2011, j’ai ajouté le business model canva à mon arsenal anti-aveuglement pour entrepreneurs. Je fais raconter son business au créateur la première fois que je le vois et je dessine son business model en directe. Bon d’accord, les 5 premières minutes, il me prend pour un genre de cinglé avec mes dessins.

Mais tous les points sensibles de sont projet (avec la batterie de question du conseiller qui vont bien avec la situation) vont finalement lui apparaître tellement clairement… qu’il repart content, mais aussi bien plus lucide.

L’idéal est qu’il puisse ensuite utiliser le business model canva de son côté pour réfléchir à son projet.

 L’avantage énorme du business model canva sur tableau blanc, c’est qu’il n’est pas gravé dans le marbre d’un business plan : un coup de chiffon et on change tout. C’est cette capacité de représentation d’une situation qui donne la souplesse d’esprit qui sauve l’entrepreneur moyen  des erreurs qu’il aurait adoré faire sinon.

Bon, 6 mois de pratique ne sont pas suffisants pour faire un bilan définitif de l’utilisation du business model canva sur ce type de projet, mais pour l’instant, ca à l’air de sacrément bien marcher !

 Enjoy !

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