L’entrepreneur est un pokémon comme les autres.

Vous connaissez forcément les pokémons. Ces petites créatures, mi monstres mi animaux de compagnie qui sont élevés et entrainés par leur propriétaire.

Ce jeu vidéo/ dessin animé est un peu cruel, car les tendres créatures sont dressées au combat. Ces petits animaux en gagnant en expériences évoluent : de petits et mignons ils deviennent grands et puissants (mais moche) et peuvent ainsi relever de nouveaux défis.

L’éleveur est confronté à un choix : il peut choisir de ne pas faire évoluer son pokémon et ainsi de garder son petit animal mignon auquel il était habitué ou au contraire, de le faire évoluer vers sa forme puissante mais moche.

Le dessin ci-dessous vous montre l’évolution comparée d’un Pokémon et d’une société

 

 

Les entreprises aussi évoluent, depuis la phase de start-up jusqu’à celle d’entreprise installée et en développement. Cette évolution s’accompagne d’une  évolution parallèle du rôle de l’entrepreneur.

La startup bootsrapée de l’entrepreneur évolue en l’entreprise organisée du manager.

L’entrepreneur, comme l’éleveur de pokémons doit choisir si il veut évoluer dans cette direction ou pas.

Ce qui manque souvent à l’entrepreneur, c’est la vision claire des différences entre avant et après et de ce que cela implique directement pour lui.

Au commencement, étaient l’entrepreneur et sa start-up bootstrapée.

La meilleure définition de l’entrepreneur de start-up revient à mon avis à Gunter Pauli :

« Pour être entrepreneur, il ne faut avoir ni argent, ni expérience; si on n’est pas capable de faire cela, on n’est pas un entrepreneur : on est un gérant ».

Citation que j’ai trouvée dans ce blog-ci .

L’entrepreneur de start-up dans les premiers mois où les premières années d’existence est :

–         Débordé

–         En train de faire un pari risqué pour des gains incertains.

Il fonctionne à l’instinct et est à moitié sauvage car :

–         Il est le principal commercial de sa boîte

–         Il ne rend de comptes qu’à ses clients (et son banquier quand ça ne marche pas).

Du coup, sa gestion s’appuie sur des prévisions et études de marché rudimentaires et  le pilotage de son activité est basic ou inexistant.

Ne pouvant pas planifier, il navigue à vue et privilégie les opportunités ayant un retour rapide sur investissement.

Vous êtes entrepreneur et vous ne vous reconnaissez pas dans ce portrait ?

Merci d’exister et  de prouver qu’on ne peut pas enfermer les gens dans des catégories toutes faites !

Plus sérieusement, le format de l’article m’oblige évidemment à simplifier ou à grossir le trait, et je m’en excuse par avance.

Ce genre de démarrage sans capitaux a même un nom : le bootstrapping.

Ce terme est inspiré d’un passage des aventures du baron de Münchhausen, qui se serait sorti de l’eau en tirant sur les anneaux cousus sur les bord de ses bottes (anneaux appelés  bootstraps).

En France, on dirait plutôt le système D (comme démerde).

Comment les entrepreneurs-pokémons peuvent-ils atteindre leur stade d’évolution suivant ?

Les moyens qui permettent aux entrepreneurs de start-up de sortir de la nasse du manque de temps et de moyens sont heureusement connus et ils sont très divers. En voici quelques-uns que j’ai déjà vu fonctionner.

Le hasard : l’entrepreneur est son projet grenouillent dans la mare jusqu’à ce que la situation se débloque par un hasard miraculeux. Même si j’ai déjà vu tellement de miracles, comme des plans d’affaire tenant sur un post-it lever 100 000 € en quelques minutes auprès d’un investisseur néophyte, et bien d’autres encore, il n’est évidemment pas très malin de compter uniquement sur cette option.

L’organisation : petit à petit, l’entrepreneur arrive à mettre en place des outils et à pouvoir améliorer son efficacité. Il dégage progressivement des bénéfices qu’il pourra accumuler patiemment pendant quelques années pour consolider ses fonds propres et se donner un jour les moyens d’un développement plus rapide. Cela fonctionne très bien si vous êtes sur un marché de niche.

La bande : L’entrepreneur monte des consortiums ou des associations utiles qui lui permettent d’être plus gros, de prendre des missions et des clients auxquels il n’aurait pas accès tout seul, petit à petit au sein de son réseau utile l’entreprise se renforce. Cette approche est adaptée à des marchés plus concurrentiels.

C’est souvent une combinaison de hasard, d’organisation, et d’associations utiles qui met la jeune start-up sur le chemin de l’évolution.

Ce processus (si évolution il y a), peut d’expérience s’opérer en 3 à 6 ans. Au sein d’environnements stimulants comme les incubateurs et les pépinières d’entreprise, il est tout à fait possible sans financement extérieur important de viser le stade de développement suivant en 3 ans.

 Jusqu’où voulez-vous évoluer ?

A ce stade, l’entrepreneur est confronté à un choix. Doit-il évoluer vers un stade supérieur, ou doit-il rester « comme il est » ?

Pour vous aider à répondre Ninjentrepreneur va vous décrire la vie de l’entrepreneur qui a évolué.

La jeune startup a finalement trouvé sa place  et ses clients. Cette nouvelle stabilité lui permet enfin de planifier à moyen et long terme. Ses quelques bilans solides rassurent banquiers, fournisseurs et employés, et lui donnent donc les moyens de trouver les financements et les ressources humaines nécessaires à son développement. L’équipe s’est étoffée et le (ou les) fondateur(s) ont pu passer moins de temps sur les domaines dans lesquels ils n’étaient pas très bons, que ce soit en recrutant ou en engageant d’autres associés.  Le développement n’est pas seulement planifié, il implique maintenant des partenaires et des équipes. L’entrepreneur évolue par la force des choses en manager, ce qui implique d’autres qualités et d’autres responsabilités.

Moins de tripes, plus de cervelle, moins de pouvoir pour vous, plus de pouvoir pour la société, plus de comptes à rendre (associés, collaborateurs, investisseurs…) : voulez-vous adopter cette nouvelle forme ?

La question est importante, car l’entrepreneur peut tout à fait trouver son bonheur à mi chemin entre la start-up bootstrappée et l’entreprise organisée avec des projets de développement, en bossant avec des équipes réduite et en fixant une limite à la taille à donner à cette aventure : c’est moins de soucis et c’est tout à fait respectable, des tas de gens ne visent pas la création d’une méga corporation et s’en trouvent très bien (et parfois le reste de la société aussi).

Thomas.

Bibliographie indicative :

The Origin and Evolution of New Businesses de Amar Bhidé

Ce livre est peu loquace sur les pokémons et est écrit en anglais… Il est par contre extrêment pertinent sur le parcours de la start up.

La réalité de l’entrepreneuriat de Guy Kawazaki

Cet auteur est recommandé, notemment pour ses bonnes pages sur l’art de boostrapper son entreprise.

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2 commentaires sur “L’entrepreneur est un pokémon comme les autres.
  1. avatar Thomas FAUVEL dit :

    Bon article. Eclairant. Merci

  2. c’est excellent de réalité. la dernière question de l’évolution est également très juste : nous sommes en permanence face à des paliers à franchir ou pas… bravo

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