Le pitch du roi du pétrole

 

Pour l’été restons légers ! Voici donc un nouvel épisode de la série des pitchs imaginés de projets réels.

Ce qui est fascinant dans les projets innovants, c’est que parfois la réalité semble dépasser la fiction, et que les projets les plus fous et avant-gardistes ne sont pas forcément portés par des ingénieurs.

Nous avons demandé à Ken Malette, le célèbre business man et investisseur frivole de nous narrer une bonne histoire de pitch de projet innovant porté par un autodidacte.

Après une courte réflexion, Ken nous conta l’histoire suivante :

« Ces deux entrepreneurs étaient plus vrais que nature ! Mais quel couple dissemblable ! Il y avait Aldo,  italien volubile, technicien radio et inventeur autodidacte qui parlait avec conviction et force gestes et moulinets. Son enthousiasme était contagieux, et en cette décennie 70, je suis convaincu qu’il aurait pu vendre des téléviseurs couleur à un aveugle. Son associé était son exact contraire : Alain son comparse était comte, rien que ça ! Aristocrate cultivé et idéaliste, il participait à cette aventure pour, je cite, « ses implications pour le développement du tiers monde ».

Ils m’avaient convaincu d’aller tester leur invention en conditions réelles et nous survolions à plus de 1000 pieds les champs de pétrole que possédaient une de mes compagnies.

Aldo : Vous voyez ! là sur l’écran on voit nettement apparaître la forme d’un champs pétrolifère ! Il y a du pétrole là-dessous, c’est très net !

Ken : Merci, je sais déjà qu’il y a un champ pétrolifère là-dessous, puisqu’une de mes compagnies l’exploite !

Aldo :  Ca prouve bien que mon système est capable de détecter les nappes de pétrole ! Regardez comme les contours sont nets ! Imaginez comme la recherche de nouveaux gisements peut être facilitée quand il suffit de les survoler à la bonne altitude pour pouvoir les détecter !

Ken : Et ca fonctionne quelle que soit la nature du sol ?

Aldo : Oui bien sûr !

Alain : Ce système révolutionnaire permet de détecter aussi bien un gisement de pétrole qu’une nappe phréatique ! Et cela que le sol soit calcaire ou argileux, recouvert d’une forêt ou d’un océan.

Ken : c’est fascinant…

Aldo : bien sûr ce nouveau système intéresse déjà beaucoup de monde, notamment l’armée mais aussi d’autres  groupes pétroliers français.

Ken : qu’attendez-vous de moi ? Malgré mon importante fortune, je ne suis pas certain de pouvoir rivaliser avec les grands groupes pétroliers ?

A ce moment là, poursuivit  Ken, ils me demandèrent 2 milliards de francs belges !  Rien que ça ! Bien sûr, en ces années là, être capable de détecter aussi facilement des champs de pétrole s’apparentait à un super pouvoir… Avec un tel atout, mon groupe pourrait acquérir un avantage décisif sur tous ses concurrents.

Si la société helvéto-panaméenne, à laquelle je devais effectuer le versement était obscure, ce n’était pas le cas de tous les parrains du projet, et  un des patrons de l’Union des Banques Suisses m’avait rassuré sur le sérieux du binôme.

Cependant, devant l’énormité des enjeux, j’avoue avoir longtemps hésité… »

Et vous ? Qu’auriez-vous répondu à la place de Ken Malette ?

Réponse a : C’est une somme très importante que vous me demandez là… Avant de m’engager, je voudrais avoir plus de précision sur votre technologie.

Réponse b : Désolé, c’est au dessus de mes moyens, et je préfère rester à l’écart de ce genre de projets qui intéressent les services secrets (ben oui quoi, je n’ai pas envie de me retrouver dans un sac au fond de l’océan).

Réponse c : Surtout n’allez pas voir ailleurs, je vous fais le chèque tout de suite ! Aujourd’hui, le pétrole, demain l’eau et me voilà maître du monde ! (niark niark niark)
Allez ici pour voir la soluce
 

 

 

soluce
Réponse a et b : bien joué !

Réponse c : ouille, aille, voilà une décision dont vous ne pourrez pas vous vanter !

Cette histoire est restée dans les annales de l’escroquerie de haut vol sous le nom d’affaire des « avions renifleurs ».

Des démonstrations bidonnées avec brio et bagou ont abusé les ingénieurs de la société Elf, les cadres de la haute administration française et des membres des services secrets. L’affaire rendue publique par le canard enchaîné a terni la réputation du président de la république Valery Giscard d’Estaing. La destination finale de l’argent dépensé par le groupe Elf n’est pas très claire. Parmi les hypothèses plausibles,  il aurait enrichi la mafia ou profité à une organisation d’extrême droite italienne.

 

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